Etat des lieux de l’industrie du plastique et perspectives pour 2025

5 min
12/23/2024

L’industrie du plastique est une filière dynamique et prometteuse en France. Toutefois, elle se retrouve confrontée à de nombreux challenges, parmi lesquels, des consommations d’énergie importantes liées à ses procédés de fabrication énergivores ou encore une demande accrue en plastique recyclé. Quel est le panorama actuel de la plasturgie et quelles innovations mettre en place pour renforcer sa compétitivité en tant que plasturgiste ? C’est ce que nous allons voir dans cet article signé NJRx.

Industrie du plastique : les chiffres clés

D'après les chiffres de l’Insee en 2018, l’industrie du plastique représente un chiffre d'affaires de 32 milliards d’euros en France. 20 % du marché est consacré à la production d’emballages plastiques. La région Auvergne-Rhône-Alpes est celle qui génère le plus de revenus avec 6,4 milliards d’euros en 2017.

Polyvia, le syndicat professionnel de la filière plasturgie et composites, dispose quant à lui d’autres données intéressantes et complémentaires : le secteur de l’industrie plastique compte 3350 entreprises employant 125 000 personnes, ce qui en fait un bassin d’emploi attractif.

Enfin, Eurostat constate que la production de matières plastiques en France a progressé de 4 % en 2023, après une chute de 11,3 % en 2022.

Ces données démontrent que l’expertise française dans la transformation des matières plastiques n’est plus à prouver, malgré la compétitivité à l’échelle européenne (l’Allemagne) et mondiale (Chine et Etats-Unis).

L’industrie du plastique : zoom sur le marché de l’emballage

La plasturgie est une industrie récente, née pendant la révolution industrielle. Elle s’est considérablement développée depuis, afin de répondre à une demande grandissante de la part des industriels et des consommateurs. 

Pour les industriels, le plastique constitue une matière première bon marché, résistante et polyvalente, avec de nombreux domaines d’application : emballages pour l’agroalimentaire, pièces techniques pour l’industrie et la construction etc. 

Quant aux consommateurs, bien qu’ils continuent de consommer abondamment des produits emballés dans du plastique (salades Sodebo par exemple), ils sont de plus en friands d’emballages recyclés ou biodégradables.

H3 Les différents types de plastique

L’industrie du plastique (la plasturgie) fabrique les produits en matières plastiques pour de nombreux secteurs : emballage, automobile, construction, médical, électronique, sport et loisir etc. 

Voici les types de plastique les plus utilisés en plasturgie.

Les thermoplastiques

Les thermoplastiques sont des matières plastiques qui prennent initialement la forme de poudre ou de granulés solides. Une fois chauffés via le thermoformage, ces polymères peuvent être retravaillés (aplatis, allongés), épouser la forme d’un moule, afin de donner par exemple une bouteille d’eau. Ce processus est réversible puisqu’en chauffant de nouveau la matière plastique solide, on peut lui donner une nouvelle forme : en d’autres termes, il s’agit de matériaux recyclables !

Parmi les thermoplastiques les plus connus du grand public, on peut citer le : 

  • PVC (polychlorure de vinyle) : utilisé pour les canalisations, tubes, meubles de jardin, revêtements de sol, profilés pour fenêtre, volets, bouteilles de détergents, toiles cirées. 
  • ou le PS (polystyrène) : plaques d'isolation thermique pour le bâtiment, barquettes alimentaires (polystyrène expansé), couverts et gobelets jetables, boitiers de CD, emballages (mousses et films), jouets, ustensiles de cuisine, stylos, etc.

Les thermodurcissables

Les thermodurcissables sont des matières plastiques rigides à température ambiante. Contrairement aux thermoplastiques, elles ne fondent pas. Par ailleurs, la mise en forme sous l’action de catalyseurs, d’accélérateurs ou de chaleur est définitive et irréversible. Ces matériaux ne sont donc pas recyclables. 

Les techniques de transformation

Il existe plus de 20 techniques de transformation, parmi lesquelles : l’injection ou l’injection soufflage, l’extrusion ou l’extrusion gonflage, le calandrage, l’enduction, l’expansion, la compression, le thermoformage, la pultrusion – ou production continu de tubes, la stratification, etc. 

Les défis de l’industrie du plastique

L’industrie du plastique est florissante. Toutefois, elle est également exposée à des obstacles internes et externes.

La consommation d’énergie

L’industrie plastique doit tout d’abord relever des obstacles financiers. En effet, la plasturgie est fortement consommatrice d’énergie. D’après Polyvia, “le secteur de la transformation des matières plastiques consomme quant à lui 7,9 TWh dont près de 70% d’origine électrique et le reste via l’utilisation de combustibles.” De fait, le thermoformage implique l’utilisation de machines fonctionnant à très haute température (jusqu’à 80 degrés celsius), ce qui a une répercussion sur les factures énergétiques. Par ailleurs, le refroidissement par les thermoformeuses (jusqu’à -50 degrés celsius) est également énergivore et nécessite une véritable stratégie d’efficacité énergétique.

L’empreinte carbone

L’industrie du plastique doit également faire face à des défis environnementaux de décarbonation industrielle. En effet, les plasturgistes présentent une lourde empreinte carbone. D’après les chiffres clés du gouvernement, “En 2019, l’industrie manufacturière (qui regroupe les activités de transformation physique ou chimique de matériaux, substances ou de produits en un autre bien et celles de la construction) est à l’origine de 78 Mt CO2 eq de GES, soit la quatrième des sources d’émissions (18 % de l’inventaire national).” 

Les fortes émissions de gaz à effet de serre des plasturgistes sont liées à leur importante consommation d’énergie (comme vu précédemment) d’origine fossile essentiellement. Ainsi, la plupart des plasturgistes utilisent encore de l’électricité (d’origine nucléaire) et du gaz naturel pour faire fonctionner leurs machines. 

La demande accrue en plastique responsable 

Par ailleurs, l’industrie du plastique a encore beaucoup recours à des matières plastiques fabriquées à partir du pétrole (un combustible fossile), ce qui vient alourdir encore davantage l’empreinte carbone du secteur. La plasturgie doit pourtant faire face à un défi marketing important : la demande accrue des consommateurs envers du plastique plus responsable et respectueux de l’environnement tel que le plastique recyclé ou biodégradable.

Industrie du plastique : quelles perspectives pour 2025 ? 

De par son histoire récente, l’industrie du plastique a toujours été tournée vers l’avenir et a su s’adapter aux enjeux environnementaux et sociaux de son époque. Quelles sont les innovations à attendre de la plasturgie en 2025 pour répondre aux défis d’hier tout en préparant le futur du plastique ?

Développement de l’iOt industriel 

L’industrie du plastique a tout intérêt à s’intéresser à l’internet des objets industriels d’ici à 2025 afin de devenir une industrie 4.0. En effet, l’iOt industriel permet de connaître et suivre finement la consommation d’énergie des machines grâce à un système de captation des données et de retransmission en temps réel sur un support dédié. 

Parmi les applications de l’iOt industriel les plus en vogue, on peut citer le Système de Management de l’Energie (SME). Il s’agit d’un outil qui permet de monitorer les consommations d’énergie à travers des indicateurs de performance énergétique sur-mesure (IPE), identifier les dérives et les corriger, ou encore calculer l’empreinte carbone de l’usine. Dans un contexte de hausse continue des prix de l’énergie, et face à la fin programmée de l’Arenh, les plasturgistes peuvent réduire durablement leurs factures énergétiques grâce à cet outil d’efficacité énergétique.

Optimisation des processus de fabrication

Les autres opportunités des plasturgistes pour l’année à venir résident dans l’optimisation de leurs processus de fabrication avec comme finalité, l’amélioration de la qualité de la production, la réduction des délais et des coûts de production. Pour y parvenir, le SME est également un bon point de départ. 

Par exemple, l’identification du talon de consommation (la consommation d’énergie en dehors de la production) peut permettre de mettre en place de nouvelles pratiques ou procédés plus compétitifs, tels que la planification automatique de l’arrêt des équipements en fonction des horaires de fonctionnement. De même, la maintenance prédictive peut permettre de réduire le nombre de pannes et donc d’améliorer la productivité.

Transition circulaire

Enfin, les plasturgistes doivent prendre le train en marche vers la transition énergétique et la transition circulaire : elle consiste à travailler avec davantage de matières plastiques recyclées ou biosourcées, conformément à la demande des consommateurs et aux réglementations internationales. D’après l’association Plastics Europe, la France est sur les bons rails puisqu’elle utilise en moyenne davantage de plastique recyclé dans la plasturgie que dans le reste de l’Europe.

NJRX propose un Système de Management de l’Energie (SME) dédié aux plasturgistes. Contactez-nous pour en savoir plus sur ses fonctionnalités et notre accompagnement sur-mesure. Prêts à contribuer au futur de l’industrie plastique ?

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